Les musées : espaces d’expériences colorées

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Les musées : espaces d’expériences colorées

Le musée d’art est un lieu dédié aux productions artistiques, mais il est aussi est une institution, et un instrument pour écrire l’histoire de l’art.

Nous sommes familiers des espaces blancs du white cube présent dans la plupart des musées. Murs lisses immaculés, plancher en bois poli ou sol en béton ciré et éclairage zénithal. Le white cube  est devenu la définition même de l’espace du musée. On l’apprécie pour sa flexibilité et sa neutralité, il a pour but de concentrer le regard sur les œuvres tout en effaçant les éléments susceptibles de nuire à l’expérience esthétique. Mais comment ce système de monstration est-il devenu le modèle dominant des galeries et des musées depuis les avant-gardes? Il n’en a pas toujours été ainsi : l’histoire des expositions muséales est aussi variée et colorée que les œuvres présentes dans ces institutions.

Les acteurs des musées ont constamment cherché des conditions idéales de rencontre entre l’œuvre d’art et un public. Depuis le XVIIIe siècle, ces institutions font des choix de présentation qui évoluent en tenant compte des goûts et des influences diverses de l’époque.

Pour comprendre comment les institutions muséales ont utilisé certaines esthétiques et conventions d’accrochages, le mémoire analyse l’évolution historique de la scénographie et de la muséographie, en ayant pour fil conducteur la couleur murale.

Une place importante a été accordée à la couleur des murs d’expositions. Mais ce n’est qu’à partir du XIXe siècle, que la couleur a commencé à se répandre sur les murs ; de grandes tapisseries faisant alors leur apparition. L’accrochage des tableaux devient de plus en plus épuré, l’espace s’organise et se définit plus clairement. Parallèlement à ces changements, on assiste au début du XXe siècle à des expérimentations spatiales qui favorise l’évolution des espaces muséaux.

La mise en couleur des murs d’exposition n’est cependant pas un geste anodin et pose certaines questions. Pour les théoriciens, la perception de la couleur est individuelle. Chaque système oculaire a sa propre interprétation de la couleur. De ce fait, les individus interprètent ce qu’ils voient selon leur propre référence intellectuelle. Malgré ces différences de perceptions, la couleur réussit à remplir son rôle : elle est toujours porteuse de sens et de messages importants.

Si la grande entreprise de clarté du XXe siècle pousse les musées modernes à évacuer la polychromie des espaces d’exposition et que le white cube s’impose petit à petit pour devenir à partir des années 1970 la définition même de l’espace d’exposition, on peut aussi évoquer des cas récents, et affirmer que les musées n’ont pas fini d’évoluer et tentent de renverser la tendance depuis une vingtaine d’années. C’est à cette démonstration que s’attache le mémoire.